La grande force des capétiens fut de n’avoir pas perdu la réalité du gouvernement ni de la souveraineté, et ce grâce à la conservation d’un domaine royal où ils étaient effectivement les maîtres.

En effet, cet atout, couplé à la préservation de l’autorité royale, permit à nos capétiens de ne pas tomber dans la décadence mérovingienne — voire carolingienne —, qui entraîna la perte totale du pouvoir efficient de l’ancienne dynastie.
Les capétiens, grâce au domaine royal, accumulèrent de l’expérience dans le gouvernement juste et prudent et, plus important encore, réussirent à rester indépendants de toute faction ! Ils purent ainsi incarner ce qu’ils devaient incarner : le roi capétien était l’arbitre suprême qui jugeait les grands pour protéger les petits.
Le plus à craindre dans une restauration légitime — outre toutes les difficultés qui seraient engendrées par nos ennemis — provient du risque d’une guerre de factions, qui pourrait faire pression sur un roi désarmé. Si le roi dépendait de ces factions, il ne pourrait offrir aucune résistance. Quel serait l’intérêt pour un prince de détenir le pouvoir souverain sur le papier si ce pouvoir est sans substance dans la réalité ?
Pour cette raison, nous devons travailler afin que notre roi dispose de ses propres troupes, françaises ou non d’ailleurs — n’oublions jamais que les défenseurs de notre bon roi Louis XVI et de sa famille furent in fine les gardes-suisses ! Nous devons aussi lui constituer une base territoriale, aussi minime soit-elle. Dans ce territoire, le prince serait véritablement souverain. Il pourrait y faire ses armes et transmettre son expérience à ses enfants. Si le sol national semble aujourd’hui une gageure, guettons la possibilité de créer une sécession dès qu’elle se présentera ! De facto, une partie des banlieues est déjà en état de sécession, ce n’est donc pas impossible !
Pourquoi pas, pour commencer, des terres d’outre-mer, sous des climats plus favorables ? Il faut évidemment compter sur la Providence, mais il semble d’une importance capitale que le Roi puisse devenir le plus rapidement possible maître sur un territoire, aussi limité soit-il, avec des sujets fidèles envers et contre tout ! Tout cela aurait pour but de préparer le long terme et de réduire, pour le moment venu et autant que faire se peut, les guerres de clans qui ne manquent jamais de se produire — « Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie », disait saint François de Sales —, grâce à une indépendance de fait dans l’exercice du pouvoir royal.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
La série « Campagne royale », signée Paul-Raymond du Lac, est composée de quatre cycles, couronnés par le manifeste pour la restauration royale : Les principes restaurateurs ; Les conditions préalables [à la restauration] ; Les fondements de l’action ; et Place à l’action.
Source : Vexilla Galliae