Après une légère décrue statistique ces deux dernières années, le chômage repart de plus belle avec, cette fois, l’alibi incontestable de la crise sanitaire inédite que nous visons et des mesures de confinement imposées par le gouvernement.
Le nombre de chômeurs de catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité, a augmenté de 7,5% sur l’année 2020, soit 265 000 chômeurs supplémentaires. Cumulé, le nombre de chômeurs des catégories A, B et C a progressé de 4,5% et s’établit aujourd’hui, officiellement, à 6 006 900 de nos compatriotes et ceci malgré les dispendieuses mesures d’indemnisation du chômage partiel dont le rôle d’amortisseur ne peut être nié.
Pendant ce temps, structure florissante au milieu des décombres, Pôle Emploi annonce le recrutement de près de 2 000 conseillers supplémentaires, sans doute en réponse aux prévisions de l’INSEE estimant à 691 000 les destructions d’emplois pour l’année 2021. Le plus dur reste donc à venir. Selon leurs représentants, 54% des Petites et moyennes entreprises (PME) et des Très petites entreprises (TPE) s’avouent inquiètes pour la pérennité de leur entreprise et une sur quatre envisage de réduire ses effectifs en 2021. Les grandes ne sont guère plus optimistes et diminuent leurs effectifs, avec ou sans plans sociaux.
Cette situation met à mal la réforme de l’assurance-chômage décidée en juillet 2019 par le gouvernement d’Édouard Philippe, d’abord ajournée à juillet 2020 puis à janvier et enfin avril 2021. Pour le moment… La réforme en question théoriquement destinée à inciter les demandeurs d’emploi à reprendre un emploi pérenne semble en complet décalage avec la situation de chômage de masse et d’aggravation de la précarité que nous connaissons. Elle eut sans doute été davantage crédible et moins controversée à des périodes plus fastes.